Représentation des valeurs par trois nouveaux professeur·es

Que représentent les quatre valeurs cardinales de l’Institution pour les professeur·es nouvellement engagé·es à l’HEMU ? Trois d’entre eux nous l’expliquent. Ils nous confient aussi en quoi le site sur lequel ils enseignent les influence dans leur travail.

L’HEMU a fait du respect, de l’excellence, du partage et de l’innovation ses valeurs cardinales. Comment les professeur·es nouvellement engagé·es les vivent et les appliquent-elles au quotidien ? « Ces valeurs, qui sont étroitement imbriquées, relèvent pour moi aussi bien du bon sens que de l’évidence. Elles m’accompagnent avec les élèves du Conservatoire comme avec ceux de la Haute école. Ici, elles infusent sans qu’il n’ait jamais vraiment été besoin de les marteler, d’autant qu’elles sont présentes dès l’exigeant processus de recrutement des professeur·es », explique Delphine Gillot. La Vaudoise enseigne le chant sur le site de Fribourg depuis la rentrée 2022.

« Une devise qui porte et élève »

Guillaume Bourgogne, qui est professeur de musique contemporaine sur le site lausannois de l’HEMU depuis la même date, se retrouve lui aussi pleinement dans ces valeurs, lesquelles étaient également cultivées dans l’institution où il enseignait précédemment à Montréal. L’innovation lui semble en particulier inhérente à son domaine de prédilection. « Elle va de soi, y compris l’innovation pédagogique, et cela va par exemple se concrétiser avec un nouveau cours au service de l’interprétation sur l’œuvre ouverte, que nous lancerons l’an prochain. » Pour lui, sans relations fondées sur le respect et l’inclusivité, il n’est pas d’enseignement pleinement vertueux. Le partage ? C’est par exemple en cultivant les partenariats avec des institutions extérieures à l’HEMU qu’il se développe, permettant par là même de dépasser l’intimidation que le public peut parfois ressentir vis-à-vis de la musique contemporaine.

Tomo Keller voit quant à lui ces valeurs comme « devises qui portent et élèvent et vont bien au-delà de l’école ». « On ne grandit qu’à travers elles, par exemple en s’ouvrant à des styles musicaux qu’on ne connait pas, voire qu’on n’apprécie guère d’emblée. » Le professeur de violon estime que l’excellence et le partage vont de pair. « Même dans notre monde très compétitif et orienté sur la performance, le partage se révèle toujours plus fertile que de se borner à travailler dans son coin. Les jeunes générations le comprennent presque instinctivement et sans doute plus facilement en tous cas que les précédentes. »

« Une école à taille humaine »

Leur site d’enseignement influence-il la pratique de ces trois professionnel·les ? Cela dépend des cas. Pour Tomo Keller, qui est passé sans transition de Londres à Sion, le contraste est fort, mais salutaire. Proche de « la puissance de la nature » valaisanne et « dans une ville et une école à tailles humaines », le violoniste s’est recalibré sur un rythme plus humain et apaisant et confie y trouver une certaine inspiration.

La Suissesse Delphine Gillot, de son côté, estime ne pas vraiment changer sa manière d’enseigner qu’elle le fasse à Lausanne ou Fribourg. Tout juste, note-t-elle, que dans ce dernier canton catholique, la culture de musique sacrée est plus présente et porteuse que sur Vaud.